jeudi 1 septembre 2011

Le tissage fait du cinéma

Voici l'article de Sud Ouest du lundi 29 août 2011:

UNE COLLABORATION INEDITE

Rémi Borel, cinéaste, a demandé à la tisserande Sylvie Boyer de réaliser une œuvre pour son film sur les harkis.

photo lutgarde detry

Rémi Borel, cinéaste et documentaliste, voulait faire un reportage sur les harkis réfugiés en France. Son film sera diffusé en 2012, pour le 50e anniversaire de leur arrivée en France.

Pour ce documentaire, Rémi Borel a interviewé et filmé ces personnes qui lui ont confié leur vécu dans la tourmente de l'histoire en Algérie et à leur arrivée en France. Dans son reportage, il a voulu insérer des images personnelles en associant un artiste qui pouvait, par ses œuvres, représenter les souffrances et la douleur de ces déracinés.

Sylvie Boyer, artiste tisserand à Penne-d'Agenais, est connue dans toute l'Aquitaine pour la création de vêtements sur ses métiers à tisser mais également pour ses œuvres uniques. Un jour, à sa grande surprise, le cinéaste a voulu la rencontrer pour lui communiquer ses souhaits : un tissage de trois couleurs représentant les trois moments forts et pénibles de ces personnes, le rouge, signe de guerre et du sang versé, le blanc pour l'exil et le noir qui était la couleur des camps où ces harkis ont souffert du froid et de l'isolement. Sylvie, reine du langage tissé, a tout de suite eu un aperçu de ce qu'elle allait réaliser ; dans les bandes tissées de couleurs, elle allait insérer des mots lourds de sens comme guerre, peur, exil, camps, espoir, liberté…

Pour Sylvie, ce furent des moments émouvants et très enrichissants. Elle a travaillé dans une atmosphère chargée de silence et de concentration extrême, où l'œil de la caméra était rivé sur son métier.

Prêt pour le cinquantenaire :

La rencontre de l'artiste affairée sur son métier, créant l'œuvre, et du cinéaste pour les prises de vue a eu lieu à Carlane. L'œuvre à peine terminée était exposée lors du week-end Penne'Art 4 et l'est aujourd'hui dans l'atelier de Sylvie Boyer, rue Bombecul (près de la mairie) à Penne-d'Agenais.

Quant à Rémi Borel, il termine actuellement son documentaire qu'il présentera l'an prochain pour le cinquantième anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie.

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